lundi 25 juin 2012

PAULINE JOUE AVEC LE QUATRE (ET SI DIEU ... TOME II - VERSET IV).








ELEMENT COSMIQUE PAÏEN MASCULIN, RÂ SORT DE L'OMBRE.

(22 mars 2008).

Malheur ! Les juifs en-diablés (pas tous pour les catholiques, mais presque) L'ont tué ! Mais vous allez voir ce que vous allez voir (si, si !), car ce sont les Ecritures Saintes Hébraïques qui l'ont prédit ... Résurrection !

Pauline comprenait à quel point tout ce fatras rendait fada. 

Elle aurait préféré : Rés-érection ! Hourrah, ViVIA le dieu GRA ! Nous devons préciser, pour le lecteur qui ne le sait pas encore, que le dieu Gra se fond dans le lit du dieu Dra, pour aboutir au dieu unique Râ, centré sur lui-même. En effet, selon le théorème du grand mathématicien Evariste Inspiri, G + D induit sa propre disparition ainsi que la chute sur le "a" d'un chapeau pointu appelé circonflexe.

-  Pourquoi, demanda Pauline ?

-  Parce que, répondit Dabi.

Sic, confirma Méné.

-  Merci quand même pour vos lumières d'Eminence, mais je préfère les rayons solaires de Râ, susurra Pauline.

-  Incorrigible nénette, s'attendrit Dabi.

Magnanime, Méné concéda quelques photons à son amie terrienne.

-  Si j'ai bien compris, Râ clarifie les idées de Méné mais toujours du même côté, persista Pauline.

-  Vu de la terre, oui, répondit Dabi.

-  Et Méné ne révèle jamais sa face cachée, continua Pauline.

-  Et toc, pouffa Méné.

-  Les dés sont truqués, exulta Pauline !

-  Hum, s'inquiéta Dabi.

-  Résumons : Quand je distingue la lune en plein soleil, elle et moi sommes face à Râ (c'est le jour) et je suis entre elle et lui (je la vois).

-  En quelque sorte, selon ton champ visuel, tenta Dabi.

-  Tu n'y es donc pour rien, cher ami.

-  C'est à dire, murmura Dabi ...

-  En fait, tu t'es basé sur les circon-révolutions non encéphaliques de notre trio céleste pour influencer les esprits encore faibles de mes ancêtres bi-hémisphériques; éthiquement parlant, c'est limite.

-  Ma foi ...

-  Enfin Pauline, réfléchis un peu ! Bi-hémi, c'est un entier, corrigea Méné très terre à terre.

-  Hélas ! C'est bien là l'incomplétude persistante, car il y a encore un fossé entre les deux moitiés, déprima Pauline.

-  Ô lointaine fusion entre les quatre entités, Droite et Gauche, Féminin et Masculin, mystiqua Dabi !

-  Heureusement que le cervelet se trouve au centre et en arrière pour maintenir l'équilibre, sinon c'est la chute en avant, psychotta Pauline.

-  Quelle migraine, tout à coup, se débina Méné !

-  C'est Râ qui va être content, persifla Pauline.

L'auteure n'avait pas perdu son temps. Petit à petit, son héroïne percevait l'intime relation entre Dabi, Méné et Râ, nouveau venu dans l'intrigue.

Désormais, quatre personnages sur scène : Une terrienne, un quadruple concentré culturel divin désincarné, et deux réalités extra-terrestres sexuées.

Bien joué.

(fin mars 2008).

En ce début de printemps bissextile, le monde entier se posait la même question existentielle transcendantissime : Les Tibétains doivent-ils participer aux Jeux Olympiques de Pékin ?

-  Tu crois qu'une délégation de moines pourra défiler à la cérémonie d'ouverture, interrogea Méné ?

-  Cela m'étonnerait, répondit Râ péremptoire !

-  Et pourquoi donc, demanded'explicationna Pauline ?

-  Mais ces pauvres gens sont trop maigres, marmite-à moitié-vida Dabi !

-  Tu ne savais pas que là-bas, les femmes sont stérilisées, si bien qu'ils ne peuvent plus s'entraîner au Jav'LOLO, s'indigna Râ ?

-  Il n'y a pas que ce sport, émit Pauline.

-  Bof, c'est cuit aussi pour le waterpo-LOLO, insista Râ.
-  Vous ne trouvez pas que cela sent la piquette, s'enfuit Dabi, qui n'avait jamais eu besoin d'Ovoblédine ?

-  Quel égoïsme, clama le choeur à trois voix mixtes ménérapaulinien !

-  Mettez-vous à ma place; je suis tiraillé entre mon D de Dionysos et mon B de Bacchus, mentit effrontément Dabi.

-  Eh voilà ! Il se trompe de festivités et se croit aux Fêtes de Bayonne, gémit Méné flouée.

-  Il voit double, c'est certain; il a trop bu et pas que du LOLO, perversa Pauline, se souvenant que Bacchus et Dionysos ne faisaient qu'un.

-  Mais non, intervint Râ lumineux ! Dabi essaie de cacher le double "d" qui empoisonne son B bouddhique.

-  Merci, merci, bégaya Ddaabbii.

-  Je vous signale que, même cuité, Noé n'a pas fait les choses à moitié, ni deux fois la même chose, comme la division d'une bactérie bis repetita, pontifia Pauline en étalant sa culture livresque (Genèse 9, 18-21).

Blousée, Méné songeait : Elle doit parler du lactobacille (Cf Wikipedia), qui transforme le lait en yaourt.

(23 avril 2008).

Pauline fêtait ses 58 printemps. Elle ne voulait pas se perdre dans une complexité chiffrée, mais enfin : 5 + 8 = 13, aïe, mais 1 + 3 = 4, ouf ! Et 5 x 8 = 40, tiens, avec 4 + 0 = 4, youpi !

-  Où en es-tu avec tes trèfles mutants, demanda Dabi ?

-  Oh je ne les compte plus, répondit négligemment Pauline vexée, d'autant que j'en donne beaucoup.

-  Ceux qui reçoivent tes cadeaux en sont-ils heureux, se permit Méné ?

-  En fait, cela dépend de leur état d'esprit, reconnut Pauline. Désormais, je tente de ne point imposer mes dons, d'offrir à qui accueillera avec bonheur.

-  Quelle grandeur d'âme, se moqua Dabi !

-  Ben ..., concéda Pauline.

-  D'autant que recevoir des orchidées semble plus attrayant, enfonça Dabi.

-  Ben ..., bafouilla Pauline.

-  Et que les mutants peuvent être considérés comme des dégénérés, insista Méné.

-  Eh bien moi, je n'en voudrais pas de tes multifoliacés irradiés tarés, affirma bêtement Râ !

-  C'est ma fête aujourd'hui, pleurnicha Pauline !

Méné en connaissait un rayon en zodiacal et réunit en urgence un conciliabule trois en un; le conclave trinitaire Dabiraménéen entonna en choeur :

Poisson d'avril, Pauline,
Que chaque 23, notre frangine,
Toujours nous enquiquine,
Viva notre coquine !

-  Bou-ou-ou, pleura pour de bon Pauline, émue jusqu'aux sanglots.

Râ et Dabi se mordirent les doigts (...) car ils avaient complètement oublié l'anniversaire de Pauline. Heureusement, Méné l'éclairante avait titillé leurs synapses endormies. Ouf !

(Plus tard).

C'est fou ce que les femmes restent sensibles à leur temporalité, pensa le couple Radabien. Peut-être est-ce du à leur biologie cyclique, sorte d'éternel recommencement ? Chez les hommes, c'est tout le temps, parfois n'importe où, tout d'un coup et partout, sauf pour nous qui sommes ci-vi-li-sés, n'est-ce pas ? Nous nous distillons progressivement. Méné vint mettre son bout de nez "ver luisant" dans leurs sombres pensées orgueilleuses. Attention les mecs ! Méné veille à la bonne distribution des langues de feu pentecostales qui rendent polyglottes. D'ailleurs, en relisant certains textes (Acte des Apôtres 2, 1-13), nous pouvons affirmer, avec une assurance raisonnable, que le Dieu dichotomé un tantinet schizophrène Père-Fils, n'a envoyé son esprit illuminé qu'aux Douze, soit à des hommes ! Si, si, Benoît XVI l'a réaffirmé récemment, que des génomes Y ! Cela signifierait que les femmes n'en avaient pas besoin, l'ayant déjà (l'esprit).

L'auteure se prit en flagrant délit de sexisme féministe fascisant et se ressaisit par la réflexion.

Il restait encore de nombreux obstacles machistes à franchir. Le champ semblait truffé de mines antipersonnelles antiféminines. Certes, nous avions progressé, ayant acquis récemment une âme, les droits de pensée, d'expression et de vote (sauf dans les milieux ultra-religieux puisque le Dieu unique et Bouddha sont des hommes). Mais la libération de la femme du joug des traditions patriarcales ancestrales préhistoriques restait trop récente pour n'être point fragile. Paniqués à l'idée de perdre leur virilité confondue avec leur pseudo-domination (souvent limitée à une supériorité muscularo-pilaire, teintée de brutalité archaïque genre piliers de mêlée), certains mammifères humains mâles déployaient une ire barbare et irresponsable, traitant leurs congénères féminines de "guenon". C'était arrivé à Pauline, qui pourtant semblait bien moins poilue que le monsieur bavant son insulte (Cf Tome I avec David, qui avait du rester un peu coincé au niveau du sexe de sa mère lors de l'expulsion, terme malheureux pour désigner la mise bas humaine finale).

Fort heureusement, d'autres messieurs, les bons, les vrais, les amoureux ou simplement respectueux du féminin des dames, commençaient à émerger vaillamment. Parmi ceux-là, citons les hétéros et homosexuels non misogynes, ce qui exclut les hétéros et homos misogynes, ces derniers étant de véritables tueurs hystériques de la femme.

Les gentes masculine et féminine comportent chacune quatre groupes d'individus (nous éviterons, pour faire rapide, les multi-faces recto-verso). Chez les hommes, nous avons les homos et les hétéros, misogynes ou non, et chez les dames itou, la misandrie remplaçant la misogynie. Sans nuance mais avec une implacable lucidité, nous pouvons en conclure que 15 mariages mixtes sur 16 ont de grandes chances de sauter sur des sous-munitions de bombes encore plus perverses que les mâchicoulis. Certains protagonistes restent ensemble, éclopés, poursuivant la route tant bien que mal, effrayés par une éventuelle solitude, le changement, le manque d'argent, l'intolérance sociétale.

-  Je mettrais bien mon grain de sel dans cette salade mixte, émit Méné.

-  Cela te va comme un gant, ce "petit rond blanc" de condiment, tacla Râ.

-  Tu me traites de "potiron rance", s'indigna Méné dont l'oreille cachée s'était bouchée ?

-  Nous sommes en plein mal-entendu, s'inquiéta Dabi.

-  D'autant que si la moutarde monte au nez de ces deux-là, toutes les étoiles du firmament vont filer, paniqua Pauline.

-  Et le ciel ressemblera à un immense verre de vinaigre de vin, grimaça Dabi.

-  Il faudrait trouver de l'huile pour diminuer le grincement des rouages enroués, dit Pauline.

-  Tu as raison, il faut oindre pour adoucir, se précipita Dabi.

Devant l'urgence de la situation, Pauline et Dabi se mirent à prier. On ne sait jamais.

-  Vous n'avez pas fini avec vos angoisses de primates, s'exclamèrent les deux luminaires !

-  C'est que nos ancêtres les gaulois ...

-  N'aie pas peur, Pauline, nous ne sommes pas tombés sur la tête, intervinrent Râ et Méné.

-  Nous avons craint qu'une pincée de poivre ne vint enrayer le beau mécanisme de l'attraction universelle, s'excusa Dabi en étouffant un éternuement gêné.

-  C'est bien là où je voulais en venir, expliqua Méné. Râ et moi formons un couple exemplaire. Tout tourne rond pour nous : Une attirance réciproque inébranlable, une distance respectable et une vision régulièrement changeante de l'autre, histoire de rompre la monotonie, pas de chaussettes sales qui traînent par terre. Voilà un équilibre parfait !

-  Alors entre vous, c'est de l'amour platonique, questionna Pauline déçue ?

-  Bien sûr que non, s'offusqua le couple Ménéralien !

-  Et alors, comment faites-vous des bébés, s'enquit Dabi soupçonneux ?

-  L'un dans l'autre, comme un oeuf blanc au centre et jaune tout autour, se lovèrent Méné et Râ.

-  Mais c'est le monde à l'envers, s'étonna Pauline.

-  Et cul par dessus tête, s'esclaffa Râ.

-  Drôle de fécondation, réfléchit Dabi.

-  Mais notre but n'est pas de nous reproduire, expliqua Méné.

-  Il est de nous reluire afin de maintenir le clair-obscur dans notre galaxie, compléta Râ.

-  Que c'est beau l'amour, lamartina Pauline.

-  Hum, perplexa Dabi.


samedi 23 juin 2012

NON ! TROIS JOURS DE RETARD ? UNE HONTE !

VIVE LA MUSIQUE !

 

PAULINE SE SENT LUNATIQUE (ET SI DIEU ... TOME II - VERSET III).

(cliquer sur Râ pour découvrir l'héroïne de cet épisode)





ELEMENT COSMIQUE PAÏEN FEMININ, MENE DESCEND DU FIRMAMENT.


Pauline pensa que son nouvel ami Dabi se mêlait de tout avec impertinence. Elle leva les yeux au ciel, interrogeant avec fermeté la lune, son alliée.

-  Tu vois bien que je me coupe "en quatre" pour vous tous, pleurnicha Méné (du grec méné = la lune).

-  Nous sommes d'accord, mais parfois tu laboures la mer, et alors merci le tsunami. Franchement limite, ton efficacité, ma chère.

-  Ne sois pas si catégorique, Pauline. N'oublie pas que l'Univers n'est qu'inter-actions (pour les plutôt matérialistes), ou bien inter-relations (pour les plutôt enclins à la spiritualité). Avec ces inter-attractions multiples, il m'arrive d'avoir le tournis comme une toupie. Tantôt mes relations avec le soleil sont au beau fixe, tantôt cet amant bouillonnant me bat froid. Figure-toi que je rêve parfois de tiédeur, un comble !

-  C'est vrai que nous sommes de petits vernis sur terre. Nous profitons d'un compromis thermique interplanétaire incroyable et complexe.

-  Pourvou qué ça dourre, gémit Méné.

-  Quel pessimisme, intervint Dabi !

-  Ils m'ont quand même mis le pied dessus, s'indigna la lune !

-  Et en 69 de surcroît, quel viol, renchérit Pauline !

-  Vous croyez vraiment que c'était la même année pour tout le monde, remarqua Dabi le pertinent ?

-  Tu as raison, conclut Pauline; nous tournons en rond.

-  Tu l'as dit, étourdie, murmura Méné.

Le temps passait sans arrêt. Pauline s'amusait à humer le présent furtif pour tenter de le garder un peu. C'était comme essayer de prendre l'air à pleines mains. L'impossibilité de son rêve définissait le réel, en se heurtant à ses limites.

-  Tu progresses, émit Dabi.

-  Sans notre désir d'irréalité, nous ne sommes que des respirants, des biologiques stricto sensu. Il y a de quoi déprimer !

-  D'autant que votre cerveau reptilien vous fait ramper, vous empêche de quitter la terre et prendre de la hauteur.

-  Ah ! C'est malin ! Parce que les oiseaux du ciel n'ont plus de système limbique, s'indigna Pauline ?

-  Je n'ai pas dit cela.

-  Alors, explique-toi.

-  Cherche bien.

Dabi avait l'art de la faire avancer avec l'efficacité d'un mirage, mais elle n'était pas dupe, gardant sa lucidité pour ne pas arriver à en espérer qu'il pleuve dans le désert.
A propos de "mirage", elle réalisait que le rêve humain de conquête aérienne se terminait souvent par un train d'atterrissage. C'est bien joli l'aventure, mais le bercail a du bon.

-  Retour d'Adam le terreux à la "base" départ, persifla Dabi.

-  Tu donnes une bonne gifle à tous ces humanidés qui ont construit de multiples érections monumentales style pyramides, temples, cathédrales fléchées, mosquées et autres mégalithes phalliques ?

-  En quelque sorte, chère "Baby-belle".

L'auteure alla calmer une petite faim en grignotant un morceau de fromage.

Dès que Pauline l'humaine s'élançait vers les hauteurs de la spiritualité, inaccessibles à notre pauvre corps carboné, Dabi la rappelait à l'ordre de la Raison. Pour ne pas se casser la tête lors d'une descente trop brutale, mieux valait apprendre à planer et arriver en douceur à bon port. Pauline prit la leçon de patience en plein vol. Mais elle n'était pas vraiment d'accord avec Boudyahdiah. Le rhinencéphale ne lui semblait pas seul responsable de notre "mise bas". Tout de même, la pesanteur ...

-  Ô Force tranquille, Toi qui évites tant de collisions célestes, clama Dabi !

En cette mi-octobre 2007 et contre toute prévision, Strasbourg vivait un été indien. La forêt pleurait ses feuilles tombant inexorablement au sol. Certaines dessinaient des volutes hasardeuses, offrant un beau sursaut de résistance à la chute. Insensible à la mélancolie poétique automnale, Pauline considérait que les arbres avaient raison de desquamer ainsi. Place aux jeunes pousses !

-  Heureusement que le tronc est solide, se permit Dabi.

-  Grâce aux racines, répliqua Pauline, très nénette sexiste.

-  Touché, admit Dabi.

La langue française se moquait rarement des genres. Les orgues plurielles se concentraient bien en un masculin singulier, unique délice de leurs amours fidèles, mais tout de même, UN sauveur fils de l'homme, rien de plus net !

Au commencement était LE verbe (Jean, chapitre I, verset 1 ... Soit vraiment le tout début), pur Esprit Saint. Ben voyons. En s'incarnant, IL devenait LA parole. Et patatras ! La "Bonne Nouvelle" n'était ni comprise ni admise par l'ensemble de l'humanité. Echec à l'universel. Ce qui signifiait qu'en se faisant chair, le devenait la, s'effondrant dans l'impureté, la perversion et la géhenne. Que de féminines noirceurs !
Pauline avait beau s'accrocher au masculin du Mal, le Bien avait pris le parti d'enlever le "e" efféminé du Mâle. Quant à l'accent pointu, turlututu ! Le mauvais descendait donc d'une féminisation perfide du viril.

-  Quel méli-mélo, bouda Dabi !

-  Quoique ...

-  Arrête de n'imaginer que malheur, noir, sombre et froid ! Et le bonheur, le blanc, le clair, la chaleureux, qu'en fais-tu ?

-  De la félicité, de la pureté, de la lumière, de la tendresse, répondit Pauline, subtil-e.

-  Heureusement que Testament et Evangile sont du genre masculin !

-  Oui, mais réunis par deux Alliances bien féminines, se lova Pauline.
-  Quel tact, et du tac au tac, se dit Dabi.

Sigmund Freud sortit des profondeurs du néant; donc, il n'était pas loin.

-  Et moi, je suis sûr que c'est ça !

-  Mais ça quoi ?

-  Eh bien, toute mon oeuvre car ...

-  PPPPssssyyyychchchch !

Pauline lui cloua le bec. Le mythe d'Oedipe nous ramenait au siècle de Périclès. Quant au sphinx, il nous venait de bien avant ce temps-là, tellement antérieur à celui des évangélistes canoniques Marc et Matthieu, unissant lion et tête humaine.

-  Cela fait un peu "taureau aiglé" sourit Dabi, les yeux bouddhab-riz-dés.

Pauline comprit que l'auteure perdait le contrôle et fit diversion.

N'ayant pas encore quitté Strasbourg, elle prévint Eva sa mère de son prochain retour à Dermate. Eva pleurnicha un malencontreux " ma petite chérie, comme je suis heureuse de te reprendre !". Aïe ! Dès le lendemain, Eva lui annonça qu'elle avait décidé de vivre à Nataville, soit à 1000 Km de Dermate. Drôle d'accueil que la fuite vers l'autre bout de la France. Pauline analysa la situation et n'en retira que des avantages : En moyenne, 10 ° C de plus à Dermate qu'à Strasbourg, une bonne conscience préservée à peu de frais, sa liberté conservée.

(23 décembre 2007).

Dans la vie de Pauline, l'ambiance relevait du drame deux ans plus tôt et de l'extrême inconfort l'année précédente. Le trouillomètre à zéro fin 2005 et des malaises anxiogènes en chantant avec la chorale de la Cathédrale fin 2006 (Cf Tome I, Editions B).

-  Si tu réfléchis un peu, amorça Dabi.

-  Je retourne de là où je viens mais en ayant grandi.

-  N'est-ce point un grand pas ?

-  En avant ou en arrière ?

-  Pourquoi pas en haut ?

-  Hum, comme Neil Amstrong le 21 juillet 1969 ?

-  Alors là, intervint Méné furibonde, je ne fus pas méchante car si je l'avais voulu, Neil ne serait pas revenu chez lui, ni son pote Buzz !

-  OK, admirent Pauline et Dabi.

L'auteure réalisa la transmission de pensée, voire l'identité d'idée entre les deux premiers protagonistes de son ouvrage. Boudyahdiah ne s'exprimait que grâce à la vitalité de Pauline, et n'aurait jamais "vu le jour" sans l'apport culturel ancestral de son amie. Pauline ne pouvait évoluer sans l'aide de Dabi. Ce qui revient à considérer que les vivants ne peuvent se passer des morts pour être, et que les morts, sans la pensée des vivants, n'existent pas. Autrement dit, la mémoire se définit comme un lien entre vie et mort, un lieu de fausse spiritualité, un produit cortico-neuronal, donc une totale imperfection.

-  Tu crois que l'on pourrait imaginer une mémoire de l'avenir, s'enquit Dabi ?

-  Oui, à condition de ne retenir que le bon du passé et le faire resurgir, délesté du mal qui l'empêche d'avancer, sinon ce n'est pas la peine.

-  Les même causes ...

-  C'est là que survient la liberté du choix, propre de l'humain pourtant limité.

Après une pause déménagement, l'auteure se remit à l'ouvrage et Pauline reprit vie. Elle savourait sa nouvelle installation tout à côté de Dermate, au lieu-dit Tridemin (ce qui signifie, pour les non-initiés, que ce n'est pas deux fois hier). Elle pensait revenir sur ses pas pour Madame sa Mère et le Golf royal. En fait, elle testait sa force renouvelée, recréant les dangers pour mieux les combattre et les annihiler. Acte animal de survie. Pour revenir en arrière tout en avançant (particularité qui nous différencie du perroquet), il lui fallait une grande injection d'inconscient géré.

-  Et toc pour Sigmund, murmura Méné.

-  Dis, tu ne pourrais pas prévoir une petite éclipse, se permit Dabi ?

-  Libre à moi, rétorqua Méné, ne risquant pas grand chose puisque nous étions à quelques jours de la nouvelle lune.

Pauline sentait bien qu'elle se rapprochait du coeur du problème. La liberté du non l'emportait-elle sur celle du oui, effaçant l'inconfort d'un peut-être ?

Ayant décortiqué Eva, elle la mit à l'épreuve, sans le vouloir vraiment, mais se préparant à toutes les agressions perverses possibles. Elle fit bien. Eva déclara qu'elle partait à Nataville, puis annonça qu'elle n'était pas encore décidée, puis affirma qu'elle restait à Dermate. Pendant ces tergiversations qui auraient pu faire perdre la tête à notre héroïne, Pauline ne broncha pas, insensible à ce nouvel essai de décapitation. Elle se battit, pieds et poings déliés, pour obtenir un prêt bancaire intéressant, et l'obtint à l'arraché.

Echec à la Mère, qui se prend pour une Dame.

Et d'une.

(2 février 2008).

Quel bonheur de retrouver le Beth Ceu (Beau ciel) béarnais ! Tiens, "beth" veut dire aussi "maison" en hébreu. Elle rentrait dans un bercail qu'elle avait choisi. N'était-ce point cette ferme et douce liberté que représentait le véritable personnage du dit Christ, revu et mal corrigé par l'intraitable et intolérant Paul de Tarse ?

La biologiste ne croyait nullement en toutes ces mythologies judéo-romano-grecques pauliniennes (de Paul de Tarse et non de Pauline), qui avaient transformé UN nazoréen en idole caprine à déguster casher. Elle trouvait aussi que Dabi manquait d'une composante "Siècle des Lumières". Elle comprit alors le rôle éclairant de Méné.

Le Royal Golf de Tridemin venait de lui signifier son refus d'admission. Pourquoi ? Parce que. Argument massue. Déjà prévenue par un coup de fil reçu à Strasbourg et venant d'un illustre inconnu collabo, elle réagit au quart de tour en envoyant un mail croustillant aux quatre coins de France et de Navarre, puis écrivit au Roi du Terrain-défense-d'entrer-comme-au-conclave. Un missive du Messire lui parvint, en réponse à son mail jugé probablement délirant par de malsaines connivences : Cette femme est aussi folle que Camille Claudel; comme nous ne pouvons l'enfermer, nous allons l'empêcher d'entrer. Arrière Satane ! Ben voyons.

Le monarque et ses troupes armées n'avaient pas tout prévu. Insensible à la méchanceté bovine (paraphrase), Pauline prit la balle au rebond et s'inscrivit au Golf du Président d'à côté, républicain.

Echec au micro-Roi , sans couronne ni fleur au fusil.

Et de deux.

(Un peu plus tard).

Le Soi-disant Dieu de Pauline marquait un point. Elle avait compris qu'Il était souvent ailleurs, non loin de l'endroit où elle Le cherchait vainement. Le trèfle à quatre feuilles s'offre parfois au regard attentif; souvent, il faut fouiner pas ici et pas là. Sympa, cette tendance pirouette-cacahuète.

-  N'allez pas me traiter de girouette, s'indigna Méné !

-  Oh non, votre Majesté pouët-pouët, répliqua Dabi qui apprenait le breton.

L'auteure savourait un petit bonheur : L'hebdomadaire Le Démocrate venait de publier une pub pour son Tome I. Son imaginaire bomba le torse afin de prendre une bonne inspiration.

Pauline se souvenait tranquillement. Quand elle ferma son laboratoire trois ans plus tôt, la fille ultra-catholique des Transports "Medicus" (ne pas confondre avec le concurrent), lui persifla un méprisant : "Mais que vas-tu faire de ta vie ?". La méchante aigrie (pléonasme) ne réalisait pas grand chose de la sienne, incapable de travailler dans l'entreprise de son père, et prise en pitié par une église locale en manque de paumé-e-s à pressurer.

Pauline avait compris que les petits non épanouis tentaient de se hausser en écrasant plus grands qu'eux. Drôle de façon de pratiquer la relativité.

Les micranthropes (du grec micro = petit et anthropos = humain) voulant grandir, choisissent tout simplement de monter sur un sycomore pour s'élever au niveau de leur Meilleur (Luc 19, 1-10). Pour ne pas être dépassés par ceux qui font des efforts, les incapables cassent le sycomore des chercheurs-trouveurs, délogeant pas la violence les hauts placés du fait de leur mérite. Fair play ? Self-contrôl ? Civilisation ? Hum.

-  Quand je suis pleinement épanouie, vous ne trouvez pas que je ressemble à une balle de golf, s'enquit Méné pour détendre l'atmosphère ?

(21 mars 2008, jour de Vendredi saint chez les chrétiens).

-  Mais c'est mon jour de plénitude mensuelle, déclara Méné !

-  Pas besoin de faire la fiérote en ce moment de deuil pour tous les chrétiens du monde, qui pleurent la mort du fils de leur dieu, se remémora Pauline.

-  Et pendant une semaine dite sainte, 1/6 ème de la population plané-terre se vautre dans les horreurs d'une cruci-fiction programmée par des déicides dont on ne sait encore s'ils méritent pardon, se permit Dabi. Ah là là ! Si Abraham n'avait pas existé, quel pied !

-  Crois-tu que le hasard soit responsable de 6 millions de morts pour 6 milliards de vivants, interrogea Pauline ?

-  C'est bientôt 9 pour les bipèdes respirants, précisa Dabi.

-  Avec le 6 et le 9, on ne va pas très loin dans la reproduction sexuée, se moqua Méné, apparemment obsédée.

Pauline et Dabi pensèrent que leur amie semblait encore sous le choc soixante-neuvien de l'alunissage du vol Appolo 11, et firent une pause.


mardi 19 juin 2012

DEBAPTISATION CATHOLIQUE EN FRANCE : DU NOUVEAU ?







Une pétition semble prendre corps ...

http://www.avaaz.org/fr/petition/pouvoir_etre_debaptise_avec_effacement_du_nom_dans_le_registre_des_baptemes/?eijKxcb

Ma foi, je me sens un peu moins seule ...

A bientôt car ...

A SUIVRE ...

BAVARDAGES DE PAULINE (ET SI DIEU ... TOME II - VERSET II).






NAISSANCE D'UN TETRAGRAMME ENFIN NON INDICIBLE,
SAVANTE RESULTANTE D'UN JOYEUX METISSAGE PLURI-CULTUREL.



-  Dis, "BODY", tenta Pauline.

-  Alors ça non, répliqua Boudyahdiah, un brin autoritaire ! J'accepte que mon incarnation en toi me réduise de moitié, mais tu y vas un peu fort en me limitant à quatre lettres ! D'autant que tu supprimes mes origines chrétienne et musulmane.

-  Dis, "BADA", corrigea Pauline espiègle. Tu ne vas pas nous faire une crise subaigue d'ontologite chronique ! B comme boud, A comme dans ya, D comme di et A comme dans ah.

-  Ta bada, bada, bada. Et puis tu oublies mon i grec hébreu.

-  Flagrant délit de patriarcat, exulta Pauline ! Tu ne peux t'empêcher de revendiquer ton Y génétique.

-  Tu as raison. Ce gène me pèse un peu, d'autant que je n'ai aucun X.

-  Cela devient difficile, consentit Pauline, perplexe.

-  Ben ...

-  J'ai une idée ! Tout d'abord, nous supprimons l'origine hellénique pompeuse de ton Y qui devient i, plus humble. Nous arrivons à "BIDA", mais cela fait un peu "nénette" qui a mal au ventre. Je te propose une inversion des voyelles, ce qui fait "BADI". Qu'en penses-tu, s'inquiéta Pauline ?

-  Ta recherche n'est pas mauvaise, encore que "bad", en anglais ...

-  OK, convint Pauline. Et pourquoi pas "DABI" ?

-  Cela me sied à ravir, conclut néo-DABI. Tu as frôlé le complexe d'Oedipe mal digéré avec dadi, mais tu t'en sors avec les honneurs, comme "dab".

-  Je vous ferais remarquer, cher ami Dabi, que je ne vous ai affublé ni d'une apostrophe après le d, ni d'un h aspiré avant le a. Depuis l'histoire de la Tour de Babel (Genèse 11, 1-9), l'Académie française dicte ses lois. Nous ne sommes pas sur Internet.

-  Que me dis-tu, à propos de Babeloued ? ...


Pauline savourait cette situation cocasse. En entendant Dabi monosyllaber "ben ...", elle avait contenu un moment de déception. "Cela" manquait d'éducation. En fait, Dabi prononçait "Ben". Mais tout de même, "Fils de" ! Elle ne pouvait laisser passer une telle régression. Dabi ne payait rien pour attendre.

-  Es-tu certaine, remarqua mine de rien ex-Boudyahdiah, que ce n'est pas "Fille de" ?

-  Bah !


Bas les masques, intériorisa Pauline. Nous nous découvrons au fur et à mesure d'une naissance respective. Ah là là. Elle se trouvait emberlificotée dans une toile d'araignée franc-maçonne, entremêlée de soiries religieuses. Le secret et le mystère ? Bonnet blanc et chapeau de laine couleur cheval d'Henri IV le béarnais.

Ceci étant, Pauline ne perdait pas la face.

Elle avait réussi à donner à son ami un surnom tétragrammique facile à prononcer, bravo !



Depuis quelques jours, son être affectif bouillonnait à qui mieux mieux, comme la marmite de Papin. Elle venait de décider l'achat d'un appartement dans les environs de Dermate, non loin du golf royal. Une partie de l'argent acquis lors de la vente des murs de son laboratoire (valeur de sa clientèle massacrée par la concurrence effrénée entre les trois "gros") et un emprunt feraient l'affaire. La réversion de son défunt ex-mari Régis et quelques remplacements apporteraient des revenus suffisants, en attendant sa propre retraite. Pour la première fois de sa vie, elle ne jouerait pas les "Bernard l'Ermite". Elle avait trouvé la force de revenir à Dermate, ville d'adoption, alors qu'Eva (Cf Tome I, Editions B), mère génétique voleuse d'oxygène, y vivait encore. Mille kilomètres d'Espace et une année de Temps furent nécessaires pour arracher ce cordon ombilical générateur de mal-être. Un ami de Pauline évoquait son retour comme une marche arrière. Au contraire, elle le vivait telle une avancée, une re-naissance, une victoire de sa vitalité sur l'emprise. Bon débarras !

-  Que fais-tu du pardon, demanda Badi ? A force de rendre ta mère responsable de ton manque d'air, tu finis par la transformer en allergène capable de te déclencher une crise d'asthme !

Pauline mit quelques secondes à réagir à cette question cruelle à lui couper le souffle.

-  J'en étais sûre ! Avec ton Yahdiah, c'était inévitable ! Entre le "Grand Pardon", le "pardonnez-nous nos offenses", et le "Miséricordieux", les dés sont pipés préjetés, triple six à chaque fois !

-  Diable, se moqua Badi, faisant signe à l'auteure que les profondeurs de son inconscient lui commandaient d'écrire Badi au lieu de Dabi, dès que le Mal et son pardon pointaient leur nez. L'auteure se ressaisit vite.

-  Dis, Dabi, si la souffrance n'existait pas, nous n'aurions pas l'occasion, en la dépassant, de devenir sublimes.

-  Ou de progresser tranquillement; la douleur est-elle un moteur nécessaire pour avancer ? Le désir du mieux, ce n'est pas mal non plus comme carburant.

-  En effet, convint Pauline. Mais si nous désirons, c'est que nous avons un manque.

-  Ou tout simplement besoin, ce qui me semble assez logique pour un individu vivant, à part les boulimiques qui confondent faim et avidité.

-  Parce qu'avec "to-a", rien n'est nécessaire pour être ? !

-  A voir, conclut Dabi, clignant de son absence d'oeil.


Pauline n'insista pas, rassasiée. Elle se sentait survoltée. Ce n'était pas une mince affaire de re-commencer. En retournant à Dermate, elle écrivait une nouvelle histoire, avec les mêmes ingrédients mais transformés. Elle voulait construire une outre neuve avec le matériau relooké de l'ancienne, afin d'y entreposer une parcelle de bonheur tant espérée, coulant de source (entre autre Luc 5, 36-38, version pour alcoolique abstinent).

-  Tu vas bien vite en besogne, intervint Dabi. Tu passes allègrement sur la souffrance et tu nous parles déjà de bonheur. Pfutt.


Pauline n'écoutait plus sa musique intérieure, qu'elle surnommait "mon quatuor vocal". Quand Dabi la titillait, mettait un bémol à sa tranquillité d'esprit, elle lui fermait son coeur en considérant que le choeur dabien chantait faux. Mais si le Tétrathéosome devenait flatteur et donc apaisant, elle trouvait les harmoniques des quatre voix fort riches, mettant en valeur avec subtilité sa mélodie intime paulinégocentrique.

Depuis son installation à Strasbourg, elle goûtait les douceurs d'un quotidien sans réel souci financier majeur. Du haut de l'au-delà, Régis l'aimait-il encore ? Avec une efficacité d'homme de loi intègre, il se rappelait à sa mémoire, et de bien belle manière. Chapeau, le "Roi".
Quant à Joël, le non-mort, il n'avait pas perdu l'espoir d'éventuelles retrouvailles et téléphonait régulièrement à Pauline. Merveille de la technique, abolissant mille kilomètres d'espace, le temps d'un coup de fil.

La quiétude offerte par la présence du défunt se trouvait chamboulée par l'appel obsédant du vivant absent. Joël ne cessait de dire à Pauline que l'Alsace n'était pas un pays pour elle. Il avait raison, mais essayait de la convaincre que son amour pour elle rendait Dermate irrésistible. L'avenir confirmerait que la vie est tout de même plus agréable au soleil, surtout quand on aime le grand air. Avec une réserve : La grande ville a l'avantage de sembler diluer la sottise et la méchanceté, particularités nettement concentrées à Dermate.

-  Que penses-tu du climat de ton pays natal, proche de la baie du Mont-Saint-Michel, s'enquit Dabi ?

-  Mais cela n'a rien à voir, répliqua Pauline ! Les mouettes, l'air marin, le sable fin, les "doris" et les vignots, c'est tout à fait différent d'un climat continental plutôt froid !

-  Ah ? Bon. Parce que le varech, cela dépend de la température extérieure ? Tu crois vraiment qu'il n'y en a pas dans les Îles Britanniques ? Appeler des algues "goémon" n'enlève pas l'étymologie scandinave du mot "varech".

-  C'est vrai qu'en breton, c'est plus doux et moelleux, moins rugueux.

-  On dirait une pub pour ton enfance, taquina Dabi.


dimanche 17 juin 2012

PAULINE, LE RETOUR (ET SI DIEU ... TOME II - VERSET I) !





PREAMBULE


(fin décembre 2007).


Strasbourg ne cachait pas son moral mitigé. Faisant suite à un hiver non polaire, juillet fut terne et août débutait mal, vêtu d'un imperméable. En cette région, une pause estivale trempée jusqu'aux os annonçait une année climatiquement navrante.

Pauline la celte récapitulait, comme d'habitude.

Nullement triste, elle rejouait au golf avec ferveur, rêvant de cieux bleus, ombrelles et verdures rafraîchissantes. A cinquante-sept ans, veuve et sans enfant, toujours amoureuse de son métier de médecin biologiste, elle pouvait choisir le sens de sa vie; virevoltant, elle décida son retour à Dermate et mit le cap vers le Sud.

Elle s'était installée dans la capitale alsacienne pour étudier les méandres mélodiques du Dieu religieux.

Mais voilà : "Il ne lui disait rien".

Elle avait pourtant chanté dans deux chorales branchées judéo-chrétiennes, espérant entamer la conversation avec YAHDI (Yahvé-Dieu).

Or, le buisson ardent restait muet comme une carpe congelée.

Décidément, Pauline voguait toujours à contre-courant. Pour elle, l'ère du poisson résistait à l'effet de serre.

En bonne bretonne fidèle, elle ne quittait pas son ami le chiffre quatre. Sans en faire une obsession psychiatrique, elle acceptait son rôle de fil conducteur.

Penser à la mutation "trèfle à quatre feuilles", la chercher, voire la trouver, lui donnait de l'impulsion, de l'élan, une concentration d'énergie originelle "biogène" (du grec bios = vie et gène = qui engendre).

Pauline appartenait au Genre de Hominidés.

De ce fait, elle transformait sa bio-génie archaïque mais vitale en idée-génie antique platonique, et parfois son instinctivo-génie horizontale charnelle un tantinet soixante-huitarde en imagine-génie verticale classe, flirtant avec une spiritualité très mode.

Cela ne fait que deux dimensions, me direz-vous, de bas en haut pour le religieux et de droite à gauche pour le politique, avec un point commun à leur intersection bizarrement cruciforme, le pouvoir. D'accord.

Si je donne à Pauline l'idée de faire tourner tout cela sur place comme une girouette, elle arrivera à une troisième dimension, la profondeur du mouvement immobile, paradoxe brownien.

Et si je "drive" son imaginaire, je la fais aboutir à cette évidence : La quatrième dimension n'est pas de la science-fiction, mais tout simplement la mobilité efficace, seule réalité palpable de l'Espace et du Temps.

Oh pardon ! J'ai oublié de me présenter ! Je suis le Tétrathéosome (du grec tetra = quatre, theos = divinité et soma = corps), seul représentant de mes Espèce, Genre, Famille, Ordre et Classe. Je m'appelle Boudyahdiah, à la fois nom et prénom, ni féminin ni masculin ou bien les deux, puisqu'unique. Par contre, mon étymologie vous montre que je demeure quatre en un, divine mutation que je m'évertue à faire comprendre à Pauline en lui offrant des trèfles à quatre feuilles, symboles la faisant passer de l'Irlande au Pays basque (Cf Tome I, Editions B).

En l'orientant vers Carnac la française, finalement proche de l'égyptienne à vol de cigogne, je lui ai révélé que des mégalithes gaéliques s'étaient "mus" mystérieusement vers la Navarre.

Par moi, la Trinité (étymologie latine avec tres = trois) devient Tétranité (étymologie grecque avec tetra = quatre, que nous avons déjà mentionné).

-  Alors, qu'en dis-tu, lui demandais-je ?
-  Hum, répondit Pauline.

Car elle se doutait bien de quelque chose. Ce n'était pas tout à fait "normal" de croiser le chemin de tous ces tétra-somes mutants botaniques, même si elle forçait la rencontre, en les cherchant souvent avec entêtement.

Elle n'avait pas perdu son temps puisque Boudyahdiah daignait sortir du néant. Tout de même, ce nouvel être ne provenait ni de la magie d'une baguette féérique, ni de quelque génération spontanée poussiéreuse. Nous n'étions pas au Pays des Merveilles.

Pauline s'amusait à l'idée qu'Il murissait dans son esprit depuis 9 mois. Drôle de bébé, chargé d'au moins quatre mille ans d'Histoire et "délivré" d'une femme récemment hystérectomisée. La Raison se trouvait dans l'embarras : Boudyahdiah existait bien avant Pauline, et pourtant il venait d'en naître, ce qui signifiait qu'il avait toute la vie devant soi. Je ne dis pas lui, ni elle d'ailleurs.

Son origine historico-culturelle demeure résolument masculine : BOUDdha + YAHvé + DIeu + AllaH. Mais son séjour chez Pauline l'a muté, délété, délesté de son genre inutile, rendu neutre et donc sans a priori sexiste mortifère. Boud-yah-di-ah s'est trouvé allégé de son eu-lla-vé-dha, dans le désordre. Pauline ne l'a ni castré ni engendré, mais régénéré, débarrassé de son surgenre, recentré.

Nous comprenons ainsi que toute schizophrénie se trouve écartée. En effet, nous ne sommes pas devant un cas de dédoublement d'une personnalité mystico-givro-charlatanesque, mais bien devant l'incroyable transformation du tétrathéosoma, mi figue mi raisin, en Tétrathéosome neutre, ni figue ni raisin. De plus, ce qui est une première, l'être quadruple reste un, grâce à l'effet catalyseur concentrant de son incarnation passagère chez Pauline.

Nous devons en conclure qu'une affaire de ce "genre" s'avérait impossible si Pauline s'était prénommé-e Paulin.

Êtes-vous conscients que, pas à pas, nous devenons quatre personnages : Vous, moi, Pauline et Boudyahdiah ?

Alors restons à l'écart et laissons-les évoluer tranquillement.